Sous la direction de Dominic Forest, cet axe explore la multiplication des sources et l’intégration de contenus non savants dans les pratiques de recherche. Cet élargissement des sources a ouvert de nouvelles occasions pour l’élaboration d’hypothèses de recherche. Cependant, il convient de se demander si ces ressources non savantes permettent de maintenir le niveau qualitatif requis par la communauté scientifique et si de nouvelles stratégies de validation ont été adoptées par les chercheurs pour certifier ces sources. Cet axe explore aussi les pratiques de dissémination et d’éditorialisation qui se sont transformées de manière radicale avec le web sémantique (ou web de données) et les nombreux autres bouleversements des régimes de communication numérique tels que l’Internet des objets et la réalité augmentée. Depuis le 18èmesiècle, autant l’édition de l’opinion publique que l’édition savante ont connu des bouleversements constants. Le modèle social et économique de la presse par exemple, en liaison avec le processus de constitution de l’opinion publique et l’organisation de la démocratie, se voit profondément révolutionné sans que l’on sache vers quel nouveau régime d’équilibre le numérique pourra s’orienter (Doueihi 2011). Comme les humanistes de la Renaissance, comme les hommes des lettres et philosophes des Lumières, aux prises avec les changements amenés par le développement de l’imprimerie, nous sommes aujourd’hui responsables de la création des modèles de production, de diffusion et de pérennisation du savoir qui seront à la base de ce que sera la société et la culture de demain. Réfléchir aux formes d’éditorialisation des contenus est loin d’être un enjeu purement pratique : cela demande en amont un travail théorique approfondi qui doit constamment rester en contact avec une pratique en aval.
Ce contenu a été mis à jour le 22 novembre 2018 à 12 h 21 min.